Dans la série précédente, prendre la parole en milieu hostile, nous avons développé un certain nombre d'astuces pour vous permettre de vous faire entendre dans un milieu où ça peut être un réel
challenge pour vous.
Pour résumer brièvement, nous y avons vu :
1- Comment préparer votre prise de parole
2- Comment appeler à vous l'attention de votre audience
3- Comment gérer la situation si malgré cela on ne vous écoute pas
Évidemment cette approche doit s'adapter à la situation très particulière qui se déroule sous vos yeux, ou au scénario qui se rejoue à chacune de vos prises de parole si tel est le cas.
Comme son nom l'indique, l'approche "systémique" s'appuie sur le "système". Et pour dégager un système, il faut une situation qui se répète selon un schéma que vous pouvez distinguer.
Prenons un exemple :
Quand Lucie, l'ingénieure électronique, prend la parole lors des réunions d'équipe, elle est souvent interrompue par Nicolas son supérieur hiérarchique direct, qui est certain de mieux savoir
qu'elle ce qu'il y a à dire, alors même qu'il ne la consulte pas et n'entend rien à ce que Lucie raconte quand elle parle de contraintes techniques.
Le système : Lucie prend donc la parole qu'on lui donne, commence à amener les éléments qu'elle veut faire connaître à l'équipe, et se fait couper par Nicolas, qui "dérive" avant
de donner la parole à quelqu'un d'autre en n'ayant pas réglé le problème dont Lucie voulait parler.
Pour remédier à cela, Lucie a tenté plusieurs choses :
- En parler à Nicolas hors des réunions en lui disant que cela pose problème : échec
- Interrompre à son tour Nicolas en objectant qu'elle n'avait pas fini : échec
- Une fois même, s'énerver et hausser le ton en réunion : échec cuisant.
Une approche stratégique pour Lucie : sera de prendre en compte l'égo de Nicolas en soulignant l'importance de son intervention à lui pour sa démonstration à elle et donc en le
remerciant de celle-ci. Elle appuiera rapidement sur le fait que les propos de son n+1 mènent exactement là où elle souhaitait en venir et continuera sur les points importants de l'intervention
qu'elle avait prévue.
Il s'agit dans la plupart des cas de prendre le contre-pied total de ce que nous faisons naturellement et qui ne fonctionne pas aussi bien qu'on le voudrait. Nous appellerons cela un demi-tour,
ou 180°.
Plutôt que de réprimander ou de s'énerver face à quelqu'un qui gêne votre intervention, il s'agit d'encourager la ou les personnes qui vous dérangent à continuer, en étant encore plus
enthousiastes qu'elles (essayez d'avoir l'air vraiment enthousiaste), ou en leur disant que ce qu'elles font vous arrange.
En vérité, c'est parfaitement logique :
En remerciant la personne pour son intervention, vous lui évitez une réprimande, vous vous évitez ce qui peut être perçu comme "un pétage de câble" et inspirez donc le respect et la
maîtrise plutôt que la panique et la colère qu'on voit rapidement s'installer chez un intervenant qui manque de pratique.
Vous renvoyez donc une image de fiabilité voire de professionnalisme tout en récupérant les rênes de la situation, et vous ménagez les égos plus ou moins surdimensionnés des
personnes qui vous entourent et risqueraient de devenir encore moins coopératives voire agressives si elles percevaient des reproches dans votre discours ou votre attitude.
Vos expériences nous intéressent !
Dites-nous dans les commentaires des situations que vous avez rencontrées, quelles ont été vos difficultés ? Avez-vous réussi à les résoudre et comment ?
Le but de ces articles est d'aider un maximum de personnes en France et ailleurs à résoudre leurs difficultés,
alors partagez-les abondamment, ça ne coûte rien et ça vaut de l'or.
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